Déclaration de CPDEFM relativement à la Journée Internationale de lutte contre les MGF

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Les Mutilations Génitales Féminines (MGF) se définissent comme l’ensemble des interventions qui consistent à altérer ou à léser les organes génitaux de la femme pour des raisons non médicales mais coutumières au rang desquelles figurent l’excision ; forme de MGF la plus pratiquée en Côte d’Ivoire avec un taux de prévalence nationale de 36.7%. En effet, nous enregistrons successivement un taux de 75 % filles excisées au Nord-ouest, 42 % au Centre-Nord, 34.8% au Centre-ouest, 62 % à l’Ouest et 39% au Sud-ouest selon l’étude réalisée par Institut National de Statistique, (MICS, 2016).

Pratique consistant à l’ablation rituelle du clitoris et parfois des petites lèvres de la vulve chez la fille, jeune fille et femme, l’excision a des conséquences néfastes de plusieurs ordres sur les victimes dont : les complications à l’accouchement, l’augmentation du nombre de décès maternels, l’incontinence urinaire, les problèmes d’ordre sexuel (absence d’orgasme, perte de désir), les douleurs atroces, des hémorragies intenses causant la mort de la victime.

Atteinte grave aux droits fondamentaux de la femme et de la fille (droit à la vie, droit à l’intégrité physique et mentale, droit à la santé, droits de l’enfant), elle est proscrite par la Charte internationale des droits de l’Homme, la Convention pour l’Elimination de toutes les formes de Discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), la Convention relative aux droits de l’enfant, la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et son Protocole additionnel relatif aux droits de la femme en Afrique (Protocole de Maputo). Lesquels Instruments internationaux et régionaux que la Côte d’Ivoire a ratifié.

L'Organisation des Citoyennes pour la Promotion et Défense des Droits des Enfants, Femmes et Minorités (CPDEFM) salue les efforts du Gouvernement en la matière qui a consisté à la mise en place d’un Comité National de Lutte contre les Violences faites aux Femmes et aux Enfants (CNLVFE) et à l’exécution de campagnes de sensibilisation sur le territoire national en vue de l’éradication des MGF.

Toutefois, à l’occasion de cette Journée Internationale de Lutte contre les Mutilations Génitales Féminines, CPDEFM invite le Gouvernement ivoirien à aller au-delà des décisions pour l’éradication effective de cette déshumanisation de la femme qu’est l’excision.

Cela doit se traduire par :

1-L’adoption d’une Loi spécifique réprimant l’ensemble des violences faites aux femmes en générale et des MGF en particulier comme le recommande la CEDAW ;

2-La dissuasion des auteures de cette pratique par des condamnations effectives dans les tribunaux et l’alourdissement des peines ;

3-La mise en place de mécanismes d’alerte à l’Ouest et au Nord où le taux de prévalence est des plus élevé (70%) ;

4-La prise en charge médicale des victimes sur toute l’étendue du territoire national par la subvention de la Chirurgie réparatrice afin que ces femmes retrouvent leur Dignité d’être humain.

 

 

                                                                                                                                                                                               Fait à Abidjan, le 06/02/2020

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